▽ AU COEUR DE LA TERRE. ( ils reprennent vie dans nos rêves, comme si de rien n'était ) .

Citation :

FROM INCONNU ON TUMBLR

elros wilwarin, varnahm.

Spoiler:

C'est quand qu'on va où ?
Elle continuait sans cesse de hurler. Son cri se répercutait avec force dans les tympans du jeune Elros qui n’osait plus la dévisager comme il l’avait tant fait. Ce bruit strident, empli de douleur, empreint de tristesse, le déchirait lui-même de l’intérieur. Il entendait déjà les grosses larmes qui avaient un moment roulé sur les joues de sa mère s’écraser sur les genoux de cette dernière. Il avait le chagrin même à un mètre de lui. Enfin… Etait-ce bien le chagrin ? Désormais, vingt années plus tard, Elros changeait son point de vue sur la chose avec sagesse. Non ce n’était pas de la tristesse mais plus brutalement encore de la terreur. Une peur immense qui la meurtrissait à coups violents sur son dos, ses paumes de mains, sa poitrine. Ces coups étaient-ils aussi saisissant que ceux que lui assenait son ancien mari. Le plus paradoxal c’est que cette jeune femme semblait détruite parce qu’elle avait justement quitté cet homme-là qui la battait, celui-là même qui l’avait rendu malheureuse des années durant, qui l’avait trompé mainte fois. Celui qu’elle n’aimait plus depuis si longtemps.
Le petit brun aux cheveux en bataille regardait ses pieds fixement comme si quelque chose d’intéressant y était accroché. Les secousses de la petite voiture lui faisait monter les larmes aux yeux – ou peut-être était-ce simplement dû à tous ces foutus chamboulement qui, pour le cœur d’un minot, ne sont jamais des choses positives. Même si dans le fond ils l’étaient, il le saurait un jour. Il le savait surement déjà, mais après tout, il n’avait que sept petites piges, on ne pouvait pas lui demander d’argumenter des évènements qui troublaient un à un sa vie. Le tri ne serait fait que plus tard. Bien plus tard. Et encore, bien des choses sont encore restées négligées dans l’esprit du Elros adulte qu’on connait aujourd’hui.
Mais quand bien même, retournons dans cette petite voiture. Elle roulait lentement, à la vitesse que pouvait la faire rouler le moins dangereusement possible Lison Varnahm, elle qui rêvait pourtant tellement de s’écraser dans le décor froid de la république tchèque. Ah, ils le quittaient ce pays. Et bientôt tout cela ne serait plus que du passé. Mais, malgré son petit âge, face aux pleurs abondants de sa mère, Elros savait déjà que jamais ils ne pourraient oublier ces années-là. Peut-être Elizabeth, elle, le pourrait. La petite de quatre ans restait cependant bien silencieuse sur la banquette arrière de l’automobile. Elle semblait contempler le paysage qui s’effaçait au fur et à mesure devant ses yeux mais on pouvait voir ses pupilles dévier de temps en temps. Elle observait sa mère du coin de l’œil. Si l’on rapprochait notre vision sur cette petite scène des plus pathétiques, on pouvait observer entre le siège du frère et de la sœur, deux doigts entre liés. C’était la manière d’Elros de donner du courage à sa petite sœur. C’était la manière de Liz de lui exprimer sa tendresse et sa puissante tristesse. Elle ne pleurait cependant pas, c’est pourquoi le petit brun ravala ses larmes et se concentra à son tour sur la route.

Et entendre ton rire qui lézarde les murs.
La collision était inévitable, Elros la voyait venir tout près du bout de son nez. Et BAM, elle lui sautait presque dans les bras. « oh pardon ! » lançait la jolie maladroite. Elros la dévisagea un instant, ils se regardèrent sans prononcer un mot. Petite brune, il voyait pointer un petit sourire au coin de ses lèvres. Il n’aurait su décrypter s’il était gêné ou simplement moqueur, mais qu’importait, il n’avait pas pour habitude de prendre en compte les comportements des gens qui l’entouraient. Il tapota son nez doucement. Il lui faisait horriblement mal et lorsqu’il ramena sa main à sa vue, il aperçut une large tache de sang s’étalant sur ses doigts. « Merde alors. » jura-t-il pour lui-même. La jeune inconnue semblait avoir remarqué elle aussi que le nez de celui qu’elle avait bousculé saignait abondamment ; elle était dans tous ses états et trépignait presque sur place. « oh mince mince ! Non mais quelle maladroite ! Oh mais je vous jure… Attends ne bouge pas. Voilà. » Elle venait de retirer son gilet beige et avant même qu’Elros ait pu répliquer, elle lui épongeait déjà tendrement le nez. « Je suis vraiment désolée. Bon, je t’amène à l’infirmerie. » Il allait ouvrir la bouche quand elle s’écria : « Non, c’est pas negociable, monsieur le grand brun. » « Elros. » arriva tout de même à placer le dit garçon. « Elros ? Oh comme c’est mignon. Moi c’est Jules. Ouais, je sais, mes parents avaient du comprendre dès ma naissance que c’était peine perdue pour les beaux mariages tout en ordre avec le beau mari en costard noir et les enfants qui courent dans une grande maison. Aha. » elle débitait ses phrases avec une vivacité incroyable et Elros avait du mal à tout saisir. Sans bien comprendre, il la suivit à travers la large cours du lycée sans se douter une seconde qu'elle serait un jour à l'origine de tant de ressentiments. Et de sentiments.

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