(M/LIBRE) PAUL WESLEY

Phoebe était en train de boire un café dans le petit café où elle avait pris l'habitude d'aller lorsqu'elle n'avait pas cours et lorsqu'elle ne devait pas être à la maison des Kappa Alpha Theta. La jeune brune avait décidé de rejoindre une sororité pour sa première année universitaire. Elle avait fait la rush week et aujourd'hui elle était une bizut. Et tout le monde sait que les bizuts doivent être aux petits ordres de ses soeurs. Mais aujourd'hui, les membres de la sororité n’avaient rien de prévu et c'était tant mieux, parce que même si la jeune brune aimait le temps passé avec ses soeurs, elle aimait aussi ses moments de solitude. La jeune étudiante en littérature était plongée dans son livre du moment "Fifty shades of Gray" « Toujours aussi accroc au café à ce que je vois. Tu sais que c'est pas bon pour ta santé. », elle sourit car même sans lever la tête du livre, elle aurait pu reconnaître cette voix entre mille. Lorsque ses yeux croisèrent les siens, un sourire vint illuminer son regard. « Qu'est ce que tu fais ici Jonas? », elle se leva et hésita à le prendre dans ses bras, mais au final c'était un geste naturel pour elle. Il lui expliqua qu'il était revenue dans sa ville Los Angeles car sa mère était malade et il devait prendre soin d'elle. « J'arrive pas à croire que tu m’aies jamais dit que ta mère vivait ici. » Elle l'invita à s'assoir à sa table pour parler. « Tu me l'as jamais demandé. » fit-il remarquer. Phoebe ne put s'empêcher de se mordiller la lèvre pour ne pas lui crier dessus. Même si elle lui avait demandé, il ne lui aurait jamais dit. Ça faisait parti de ses règles. Ne jamais rien dire sur soi. Jamais. Ils continuèrent de parler, rattrapant le temps perdu loin de l'autre, ils ne s'étaient pas vu depuis un an et demi. Elle lui reprocha de ne pas avoir donner de nouvelles. Mais elle n'en n'avait pas donné non plus. Alors la faute était partagée au fond. Il lui donna une excuse bidon, qu'elle accepta de peur qu'il disparaisse de sa vie une nouvelle fois. Elle est prête à tout lui pardonner, surtout parce qu'elle a quelque chose à lui dire et qu'elle ne sait pas comment le faire. « J'ai rencontré quelqu'un. » marmonne-t-elle tout en jouant avec ses doigts. « Oh. » Phoebe relève la tête vers lui. « Oh ? C'est tout ? » ne put s'empêcher de demander la jeune femme, légèrement blessée par son absence de réaction. Elle aurait pensé qu'il aurait réagit autrement après ce qu'ils avaient vécus. « Qu'est ce que tu veux que je te dise ? Ça fait un an qu'on s'est pas vu, c'est normal Pheebs.» Elle haussa les épaules. Ils sortirent du café et allèrent se balader le long de la plage. Elle tourna la tête et se pencha contre la barrière. Les bras de Jonas s'enroulèrent autour des hanches de la jeune femme et dans un réflexe, elle se laissa aller. « Ça durera pas entre vous. » Elle acquiesça doucement et se mordilla la lèvre. « Qu'est ce qui se passera si on tombe amoureux et qu'on se marie et qu'on a plein d'enfants ? » Un rire cristallin s'échappa des lèvres de Jonas. « T'es pas au courant Valentyne ? C'est moi que t'épouseras. » Elle se tourna dans ses bras pour lui faire face. Elle était fatiguée de jouer au chat et à la souris. Elle avait besoin de savoir s'il y avait une chance entre eux ou si elle se berçait d'illusions. « Je suis sérieuse. » Il déposa un baiser sur son nez. « Pour le moment, je te mérite pas. Je vais tout faire pour devenir cette personne, mais ne m'attend pas. Toi et moi un jour, Pheebs, on se retrouvera dans une église et on passera le reste de notre vie ensemble. Alors pour le moment, amuses toi et fais ce que t'as à faire jusqu'à ce que t'es... 24 ans, je dirais. » Elle ne put s'empêcher de sourire malgré elle. C'était la première fois qu'il évoquait un futur possible et même si c'était hypothétique et qu'il lui disait en même temps de sortir avec d'autre personne, ça lui suffisait pour le moment. Mais à ce moment là elle ne savait pas ce qui allait se passer à ses 24 ans.


« Qu’est-ce que tu fais toute seule sur la plage à cette heure là ? » Phoebe pencha la tête en arrière pour voir Jonas planté juste derrière elle, son éternel sourire charmeur au bout des lèvres. Le jeune homme était venu s'installer en ville, il y a maintenant quelques mois, pourquoi avait-il choisit Hanson Bay? parce que sa fiancée y été née et qu'elle voulait absolument revenir vivre ici. Et le destin a voulu que Pheobe et Jonas se retrouvent. Mais le destin est cruel parfois. Il fut une époque où elle aurait ignorer l'autre fille, et elle aurait séduit Jonas mais elle s'était jurée de changer. Alors elle ne tentait rien avec lui, elle se contentait de son amitié. Mais c'était vraiment dur pour elle, parce que même si elle avait eu des relations après Jonas, elle n'avait jamais réellement oublié le jeune homme. Le coup de foudre entres ces deux là, c'était indéniable. « Je viens comparer l’étendue de ma stupidité à celle de l'océan. Et je dois dire que ça fait peur! » Elle reporta son regard dans le vide, l'océan était grand oui, mais peut être pas autant qu’elle le pensait. « Qu’est-ce que tu racontes ? » elle soupira. « Que je suis stupide. Mais toi aussi peut être vu que je dois te faire la traduction de ce que je dis. Ou alors je parle toute seule, comme ça m’arrive des fois. Tu es peut être qu’une illusion de mon cerveau. » Jonas fronça les sourcils, là il devait avouer qu’il ne la suivait pas vraiment, il sourit et la contourna pour se placer à côté d’elle. « Pourquoi tu dis ça ? Qui t’as dit ça ? » « Personne. Mais je suis stupide, c’est un fait. » Cette fois franchement inquiet par ce coup de blues soudain, le jeune entraineur de football s’assit dans le sable à côté de la jeune femme. Depuis qu’il avait rencontré Phoebe sa vie avait vraiment changé. Il s’ennuyait ferme dans cette ville, bien qu'il apprécie vivre ici, il se sentait piégé dans son couple, et voilà que la fille d'un été est entré de nouveau dans sa vie. Il n’avait jamais rencontré une personne comme elle, elle était tout le temps de bonne humeur, elle se fichait de ce que les gens pensait d’elle, enfin jusqu’à ce soir, et elle était toujours partante pour faire la fête. « Tu n’es pas stupide Phoebe. Loin de là.» avança-t-il sans trop savoir ce qu’elle attendait de lui. « Tout à l’heure on a divisé une addition avec un type et j’ai pas su compter la moitié de quarante huit, et j’ai fait des études de littérature, mais les maths et moi on a toujours été fâché plus ou moins mais là ça dépasse l’entendement. Je suis nulle. Il m’a regardée comme si j’étais aussi creuse qu’une noix de coco. » « Euh, attend. » C’est là qu’il s’aperçut qu’elle était en train de renifler. Cette soirée avait dû être en effet un vrai désastre pour Phoebe. Ces derniers temps elle n'avait que des rendez vous raté, il y avait toujours quelque chose qui clochait. Depuis qu'elle avait traversé les couloirs du lycée avec un tampon dans le cheveux, elle n’avait pas ressentit ce sentiment d’humiliation, elle se sentait tellement seule à ce moment là mais vraiment seule. Elle aurait voulu être une petite souris pour se cacher dans un trou et ne jamais en ressortir. « Premièrement, les noix de coco sont pas vides. » Elle se mit à sangloter de plus belle, visiblement Jonas ne savait pas vraiment remonter le moral aux filles, c’était un fait. « Non, non, ce n’est pas ce que je veux dire, t’avais raison, elles ont l’air vides comme ça mais… » Voyant qu’il ne fit aucun progrès il préféra délaisser ce sujet, Jonas avait du mal à trouver les mots pour réconforter la jeune femme, et il voyait bien qu’il s’enfonçait de plus en plus alors changer de sujet était la meilleure solution « Ce que je veux dire Phoebe, c’est que déjà, ce type est un sale connard pour avoir voulu diviser la note. On ne demande jamais à une fille de payer la moitié de la note, ce n’est pas…comment dire…ce n’est pas galant. Sérieusement, il comptait faire quoi avec tes vingt quatre dollars ? » « Vingt quatre mais oui c’est ça, ah quelle conne » s’exclama alors Phoebe avant de plonger son visage dans ses mains et de pleurer de plus belle. Complètement décontenancée par ses larmes et probablement par le fait qu’il ne l’avait jamais vue autrement qu’insupportablement heureuse et de bonne humeur, Jonas passa son bras autour d’elle. Il ne savait pas trop s’il avait le droit ou non, mais c’était le seul geste qu’il avait eu pour tenter de la réconforter. La voir comme ça, le laisser perplexe. « C’est pas parce que tu n’as pas su compter ce soir que t’es nulle. Loin de là. Regarde tu sais plus de chose sur la littérature que n'importe qui, tu cites du Steinbeck et crois moi personne ne peut citer du Steinbeck sauf toi. Tu sais comment réparer une machine à café sans l'aide de personne et tu connais les règles de football par cœur... » Phoebe le regarda « Je sais pas compter ! » couina alors la jeune femme, « je sais pas compter. Je suis si stupide ! » Jonas regarda autour de lui, désemparé, mais il n’y avait personne autour pour l’aider à gérer la situation. « Pheebs, écoute-moi bien. Tu n’es pas stupide. » « Tu dis ça pour être gentil. » « Non. Je n’ai aucune obligation de t’apprécier, c’est vrai. Ecoute moi Phoebe, tu es la personne la plus intelligente que je connaisse ici, tu es une institutrice très appréciée par tes élèves et tous les parents. » Phoebe renifla une fois de plus et leva ses yeux entourés de mascara vers Jonas. « Ce que je veux dire, c’est que t’es la fille la plus intelligente et cultivée du coin. » Il passa son pouce sur sa joue pour essuyer ses larmes. Il se retrouva juste avec plein de mascara sur les doigts mais n’y fit pas cas. Un petit sourire timide et fragile étira les lèvres roses de la jeune femme .« Tu n’es pas stupide d’accord. Ce n’est pas une petite erreur comme ça qui peut te faire dire toute ces choses. Ça arrive parfois de ne pas savoir des choses ce n’est pas grave. » « Tu le penses ? » bafouilla-t-elle. « Je le pense. » Ils se regardèrent un instant en souriant, puis Phoebe se rapprocha de lui jusqu’à ce que le bout de son nez frôle la joue de Jonas. Soudain elle fut déséquilibrée et son front heurta violemment celui du jeune homme, les deux jeunes gens se mirent à rire. Jonas se massa la zone ayant subi le choc du bout des doigts. « J’en connais une qui a trop bu ! » « Non c’est pas vrai ! » Elle tenta de se relever mais ses fesses retombèrent dans le sable à l’endroit même où elles se trouvaient plutôt. Aussitôt par terre, elle se mit à rire et se laissa tomber sur le dos. Elle avait abusé de la boisson ce soir là, mais la faute à son rendez vous manqué. Jonas se releva donc et épousseta son jean avant de tendre la main à Phoebe qui la saisit et se hissa difficilement sur ses deux jambes. Elle essaya de se donner une certaine contenance, en se recoiffant et en essayant de redevenir sérieuse. Mais c’était bien compliqué ce soir. « Allez, je te raccompagne, tu tiens à peine debout. », elle secoua la tête tout en essayant de garder l’équilibre « Non je vais rentrer toute seule c’est bon. J’habite à deux pas par là…ou par là. En fait j’habite ou ? » mais elle s’éloigna de Jonas en zigzaguant. « Euh, Phoebe !!! » « Quoi ? » « T’habites de l’autre côté. » La brune s’arrêta net et se retourna vers lui qui n’avait pas bougé, les mains dans les poches et un sourire narquois sur le visage. Elle soupira et mis ses mains sur ses hanches « Okay tu peux me raccompagner, je sais plus où je vais. Pourtant j’étais persuadé que c’était par là. Tu es sûr que j'habite vers là??!!!» Il la rejoignit et lui offrit son bras qu’elle saisit. « Quel gentleman. ». Le jeune homme se mit à rire encore, décidément, ce petit bout de femme n’apportait que des sourires dans sa vie. Ce qu’ils ne savaient pas, c’est que quelqu’un était en train de les observer. Et cette personne ne voyait pas d’un bon œil ce petit rapprochement soudain. Ils marchèrent dans le silence jusqu'à la maison familiale de la jeune femme, il la déposa devant sa porte. Elle mit un peu de temps à trouver les clés dans son sac mais finit par ouvrir la porte. Avant de fermer elle se retourna vers Jonas « Jonas tu te souviens de ce que tu m'as dit il y cinq ans? », le jeune brun la regarda un peu perdu. Non il ne souvenait pas ce qu'il avait pu dire il y a trois jours alors cinq ans impossible. La jeune Valentyne prit une grande inspiration et posa doucement sa tête contre le cadre de sa porte « Quand je t'ai dit que j'avais rencontré quelqu'un, que ça n'allait pas durer et que toi et moi on allés se marier. », elle sourit et se rapprocha du jeune homme « Ça ne durera pas avec elle, Jonas. Parce que tu sais quoi Wellington? c'est moi que tu épouseras. », ce petit discours fit sourire le jeune homme, il se rappelait comme si c'était hier lorsqu'il lui avait dit ça. Phoebe sourit et lui dit bonne nuit. Elle ferma la porte d'entrée et se laissa glisser contre celle ci. Quand à Jonas, il repartit chez lui, avec un sourire sur le visage qui ne semblait pas vouloir le quitter.