A LA RECHERCHE DU BONHEUR. ▽ TRAVIS

Tout a commencé un soir d'automne, c'est peut-être pour ça que je n'aime pas l'automne en fait. Ma mère qui était infirmière, rentrait d'une longue journée et d'une garde de nuit la veille. Elle était donc fatiguée et épuisée comme jamais. Mais mon père ne trouva rien de mieux que de ramener une femme pendant son absence. Le problème c'est qu'il ne s'imaginait pas que ma mère rentrerait plus tôt. Ma mère lasse de toutes ses histoires avec des femmes différentes préféra se taire. Elle se disait qu'il changerait bien vite en apprenant la nouvelle. Mais elle se trompait. Une fois la jeune femme partie, car oui mon père a toujours préféré les jeunes et les belles femmes, elle se mit dans son lit et ne ferma pas l’œil de la nuit. Mon père fut contraint à dormir sur le canapé mais le lendemain tout bascula. Il était temps qu'elle lui dise, pour qu'il change pour qu'il se rende compte que désormais il doit se comporter en adulte, pour sa future famille. Après la "grande nouvelle" annoncée mon père jura à ma mère de ne jamais recommencer. D'un côté il était heureux mais il n'était plus vraiment amoureux de ma mère et ça pourrait tout changer. Mais il décida de faire un effort pour son futur enfant, et il priait pour que ça soit un garçon. Heureusement pour Monsieur Mainfields, il en fut ainsi et c'est un garçon qui intégra la maison Mainfields située à new-york. Au plus grand regret de ma mère qui avait tant désiré une fille pour la soutenir dans les épreuves de sa vie. En fait elle avait surtout peur qu'en ayant un garçon, celui-ci reproduise les erreurs de mon père. Mais elle ne me connaissait pas encore et jamais je ne serai comme lui. Du moins je l'espérais. Au départ, durant mon enfance j'ai pris exemple sur lui parce qu'on me surprotégeait mais tout ça changea bien vite au fil des années.

Évidemment mon père n'avait pas changé. Pourtant, contrairement à avant il essayait de se faire pardonner son infidélité. Il essayait de gagner à nouveau la confiance de ma mère. Mais comment pouvait-elle à nouveau lui faire confiance alors qu'à peine deux ans après ma naissance il recommençait? Mon père, avocat de renom avait assez d'argent pour payer des beaux voyages à ma mère et c'est comme ça que j'ai presque fait le tour du monde. D'un côté je n'étais pas au courant "des activités" secrètes de Monsieur Mainfields et donc je lui vouais une certaine admiration, j'ai même pensé à devenir avocat comme lui. Mais quand j'appris tout sur sa vie, sur ses activités et sur lui tout bascula. Il m'a permis de connaître des gens formidables par mes voyages et notamment Nala. À qui je confierais tout, pour qui je donnerais tout, même ma vie s'il le faut. C'est ma plus vieille amie et je lui voue une confiance absolue. Je sais que je peux compter sur elle et c'est sans doute la personne la plus censée que je connaisse. Jamais je ne pourrai me séparer d'elle même si parfois elle me fait la morale et qu'elle me tape sur le système. Je l'aime et je ne l’échangerais pour rien au monde. C'est une meilleure amie qu'on ne connaît qu'une seule fois dans une vie et jamais je ne pourrai m'en passer. Oui pour ce point là mon père m'a aidé mais pour tout ce qu'il a fait endurer à ma mère, je le déteste. Il est infidèle et durant dix ans, jusque mes dix ans on me cacha la vérité. À vrai dire c'est parce que je me plaignais des absences de mon père que ma mère m'avoua tout. Mais à contre cœur car elle ne voulait pas que je déteste mon père. C'est la femme la plus ouverte et la plus gentille que j'aie jamais connu. Ma mère c'est mon exemple et c'est pour ça que j'ai pris l'orientation littérature. Car la littérature à toujours été sa passion. Passionnée par les œuvres de Mark Twain et de Georges Percy. C'est comme ça que je fis la connaissance des grands classiques et j'oubliais mon quotidien: les cris de ma mère, et ceux de mon père. Tout était calme dans ma tête et la littérature me permettait de m'évader, et d'être moi-même.

Oui je savais ce que je voulais. J'en étais sûre dès à présent, c'était la littérature qui ferait partie de mon futur et qui changerait ma vie. Je voulais également faire bouger ma mère, lui faire comprendre que mon père est un salop et qu'il faut qu'elle trouve quelqu'un de mieux. Ma mère est dévouée à sa fille de famille alors elle mérite mieux qu'un mari qui n'en a rien à foutre d'elle. Mais elle me répétait à longueur de journée qu'elle était trop vieille pour refaire sa vie et qu'elle ne se voyait pas finir ses jours sans mon père. Je n'ai jamais compris pourquoi mais finalement, en avançant avec la vie je la comprends mieux. Mais je n'allais pas la laisser tomber, je voulais être fort pour elle. Réussir ma vie comme je lui ai promis et surtout, surtout être heureux. J'étais dévoué à réussir. Après avoir fait Harvard, et après avoir été diplômé en littérature comme éditeur, j'ai décidé de quitter New-York. De commencer ma propre vie, de tracer mon destin et de penser un peu à moi. Bien sûr je n'allais pas laisser tomber ma mère, je serais toujours là pour elle quoi qu'il arrive, mais je voulais faire mon bout de chemin tout seul. En débarquant à Hanson Bay je retrouva ma vieille amie d'enfance Nala, qui se transformerait en sans doute beaucoup plus par la suite, mais vous verrez pas vous même. Bref, mon futur s'annonçait bien et je n'ai jamais ressenti un bonheur aussi grand que quand je suis arrivée à Hanson Bay.

L'amour joue avec moi ou plutôt l'amour se jour de moi. Je n'ai jamais compris ce que cherche l'amour mais ce que j'ai compris c'est que c'est plus compliqué qu'une œuvre de Shakespeare ou encore qu'une œuvre de Baudelaire. L'amour ce n'est sans doute pas fait pour moi et pourtant je ne peux m'en passer. C'est quelque chose d’indescriptible, de fort et d'intense. J'aime l'amour plus que tout au monde et pourtant, l'amour se fout de moi. Tout commença lors de mon arrivée à Hanson Bay. J'avais déjà eu des copines mais rien d'aussi fort que ce que je ne connu ici. Nala fut la première fille avec qui j'étais vraiment sincère. On a toujours été énormément proche et on avait pas besoin de se parler pour se comprendre. C'est peut-être le fait que ça été trop fusionnel qui a fait flanqué notre relation. Mais je ne regrette rien, Nala fut la plus parfaite de mes premières amours. On a partagé une relation assez particulière mais on préféra privilégier notre amitié à notre amour. Et puis je connu l'amour, le vrai. La femme qui serait mienne d'ici peu. J'avais rencontré Trish en commandant un café dans une self-service. Son sourire éclatant m'avais de suite plu et sans parler de son regard. Elle avait ce petit plus qui faisait qu'elle m'attirait et que c'était inexplicable. J'étais sûr qu'on était promu à un grand avenir ensemble. J'ai toujours eut ce talent, de percevoir le ce que ressent une personne en un simple regard. Je tiens ça de ma mère, en faite je lui dois tout. Nous avions discuté bêtement comme le font deux personnes qui patientent avant de finalement s'en aller. Mais ici ça c'était passé autrement, le destin en avait voulu autrement. Trish était intriguée par mon regard soutenu qui pesait sur elle et en un commentaire, nous voilà à discuter de notre vie autour d'une table. Tout c'était dès lors enchaîné. On avait eu notre premier rendez-vous, notre premier baiser, notre première fois et tout était si parfait. Je n'avais jamais ressenti quelque chose de tel et j'étais sûr qu'on finirait ensemble lors de nos vieux jours. Mais pour une fois, mon instinct se trompait. Il est rare que je me trompe sur une personne et surtout lors d'une relation aussi sérieuse. Après notre mariage, tout avait changé. Trish n'était plus la personne que j'avais connue. Elle était devenue froide et plus le temps passait et plus je nous sentais nous éloigner. On était bien plus différent que je ne l'aurais pensé. Et lorsque j'appris ses activités en dehors de son travail, tout devint plus clair. J'appris qu'elle voyait pas mal d'hommes en dehors de moi, son mari avec qui elle avait décidé de faire sa vie. Mais finalement, j'étais aussi lâche que ma mère l'avait été. Je n'arrivais pas à me détacher de ma femme. Mais je ne savais pas qu'un événement inattendu viendrait bouleverser mon histoire. Ophélia. Mon ange gardien, ma douceur, mon âme sœur, celle qui a tout changé.

Et là, croisa mon chemin un rayon de soleil vivant, un être doux comme de la soie, une personne souriante comme je n'en avais jamais vue et d'une beauté incomparable. Elle était loin devant la beauté de ma femme, mon éloignement avec celle-ci avait provoqué mon rapprochement avec Ophélia. Car oui mon rayon de soleil était Ophélia. Nos regards s'étaient bêtement croisés lors d'un voyage d'affaires et lors d'une soirée cocktail. Je gagnais en réputation et j'avais été convié à un cocktail mais pas à Hanson Bay même. Et c'est là que nous nous sommes croisés pour la première fois. Un ami de longue date, connaissait déjà les œuvres d'Ophélia. Elle qui écrit des romans fantastiques avec une telle ardeur et une telle douceur à la fois. Elle a un talent irréprochable, je n'avais jamais connu une personne avec tant de passion pour son métier. Bien sûr la littérature était importante pour moi, mais pour elle, c'est comme si ses livres relatent sa personnalité, son touché, son goût pour les grands auteurs. Tout ressort, tout paraît d'elle dans ses livres et peu de grands auteurs ont la chance d'avoir cette compétence. Alors que nous avions, enfin, été amené à discuter ensemble, je lui avais proposé de me rejoindre à Hanson Bay. Bien sûr j'avais utilisé mon franc parlé pour lui dire toutes les merveilles que proposent la ville et que propose surtout, ma maison d'édition. Au départ, elle n'était pas convaincue mais je fus vite surpris lorsqu'un jour je la croisa dans la rue à Hanson Bay; là son sourire m'avait paru encore plus beau, encore plus doux et encore plus sincère qu'auparavant. Nous avions eu un coup de fil assez bref m'avais davantage convaincu. J'étais amoureux de ses écrits et lorsque son premier livre fut paru j'en étais encore plus convaincu. Je la voulais dans ma maison car une écriture d'une beauté si rare ne pouvait me passer sous le nez. J'étais persuadé qu'elle était venue pour moi, ou plutôt pour ma maison d'édition mais je me suis trompé. La jeune blonde d'une valeur indescriptible soutenait le contraire. Et en rigolant et en discutant timidement nous sommes arrivés à parler davantage d'elle et de moi. Nous avons commencé par un simple coup de téléphone qui nous emmena au restaurant. Elle avait bien sûr remarqué ma bague mais n'en avait pas fait de commentaire. Mais ce soir là, autour d'une table tout avait changé. J'étais en train de tomber amoureux et ce n'était pas prêt de changer. J'aimais tout en elle à commencer par son sourire, ses lèvres, ses yeux et son corps. J'avais de suite capté ses mimiques, le fait qu'elle remettait en place sa mèche lorsqu'une question un peu indiscrète était posée. Le fait qu'elle faisait tomber tout ce qui lui passait sous la main. Je me jouais de son coté maladroit mais ce n'était qu'une aide pour me rapprocher encore plus d'Ophélia. Son coté mystérieux m'attirait et j'avais besoin d'être à ses côtés. Je ne l'explique pas mais c'est comme ça. Je ne sais pas m'en débarrasser, elle hante mes pensées jour et nuit et même si j'ai l'impression d'un côté de tromper ma femme, je ne peux m'en empêcher. Elle n'a qu'à dire un "oui" et je serai à elle. Et elle sera à moi. Je désire son corps, sa tendresse, ses lèvres qui paraissent si douce. J'ai besoin d'être près d'elle, j'ai besoin qu'elle se confie à moi. Et même si des zones d'ombres reste à éclaircir, je sais qu'on est fait l'un pour l'autre. Et tant pis pour mon engagement envers Trish, elle l'a elle même rompu il y a bien longtemps. Ophélia n'a qu'à prononcer ces quelques mots et je serai à elle pour l'éternité.