PRIMROSE & ANA-SOPHIA ∞ I'm not angry, but if I see you and i've got a gun...You better run bitch.

Primrose et Ana-Sophia

I'm not angry, but if I see you and i've got a gun...You better run bitch.

Dans toutes les cultures, toutes les religions et ça depuis la nuit des temps, la famille est quelque chose de sacrée. On dit que les amis sont la famille qu’on se choisit, mais une chose est sûre les liens du sang sont aussi fort que les liens du cœur. Enfin, à quelques exceptions près. Dans la famille Fawkes par exemple, les liens familiaux étaient assez distendus depuis l’accident qui avait ôté la vie à trois des membres de cette grande famille. Et l’arrivée d’une petite brune capricieuse dans la vie de Primrose Fawkes n’allait pas arranger les choses. Elle voulait bien jouer le rôle de Liv, sa sœur jumelle décédée dans l’accident, mais de là à jouer les mamans de substitution et les mentors, la c’était hors de ses compétences. Elle avait tout fait pour renvoyer poliment la jeune fille chez elle, mais voyant l’air dévasté et suspicieux de sa tante, elle avait dû se faire une raison. L’été signifierait pour elle, l’accueil de sa cousine Ana-Sophia. Et bien que l’idée n’enchante guère les deux jeunes filles, il fallait qu’elles se fassent une raison.
Ana-Sophia faisait partie de la classe des garces pourries gâtée qui pouvaient saccagée une chambre si elles n’avaient pas ce qu’elles voulaient et qui faisaient le mur autant bien qu’elle faisait du lèche-vitrine. Primrose était un cran au-dessus de ces jolies poupées autant jolies que dangereuses. Prim, c’était le genre de fille qui se faisait passer pour sa sœur jumelle aux yeux du monde et qui, comble du ridicule, s’en sortait plutôt bien. Toutes deux ne voyaient en elles que les différences. Pour Ana-Sophia, qui n’avait de Prim que l’image parfaite qu’elle renvoyait à tout le monde, sa cousine était la personne la plus ennuyeuse et propre sur elle que le monde n’avait jamais porté et même si elle enviait parfois sa condition, elle n’aurait jamais voulu être elle et encore moins lui ressembler. Pour Prim, Ana était une petite garce pourrie gâtée qui méritait plus une grosse claque et un séjour dans un camp de redressement qu’une cure de bien-être à Hanson Bay. Et au milieu il y avait Emrys Van Mickaelson qui allait bientôt être persécuté par une deuxième Fawkes, pour son plus grand plaisir.
Cela ne faisait que quelques jours qu’Ana était là mais elle faisait déjà tout pour rendre sa cousine dingue. Elle ne faisait pas à manger, encore moins les corvées et passait son temps à salir la maison. Et quand par malheur elle croisait Emrys ou Primrose ce n’était que pour essayer de les rabaisser et pour critiquer l’un ou l’autre en fonction de son auditoire. Et aujourd’hui elle avait fait fort.

Habituée à ce que tout le monde partage son avis en un battement de cil, Primrose pensait bien qu’Ana aussi allait se plier à la règle. Ce qui bien entendu ne fut pas le cas. Le matin elle laissa donc à la jeune fille une liste de tâche à accomplir avant son retour, si la demoiselle voulait garder le privilège de pouvoir évoluer dans la ville. Exténuée après une journée de bénévolat à nettoyer la plage sous un soleil éclatant et intense, elle arriva chez elle dans l’idée que tout était rangé et propre. Grossière erreur. Lorsque la brune franchit le pas de la porte, son visage était tellement rouge de colère qu’on aurait pu croire qu’elle avait prit un énorme coup de soleil. Ni une ni deux elle monta les escaliers jusqu’à la chambre d’amis à l’étage, réaménagée pour accueillir la princesse, et ouvrit la porte qui sous la force de Prim cogna violement contre le mur. Son regard se dirigea automatiquement sur Ana, allongée sur le ventre sur son lit, un casque sur les oreilles, feuilletant un magazine, tellement absorbée par sa lecture qu’elle n’avait pas encore remarqué la présence de son aînée.
D’un pas ferme et assuré, Prim se dirigea jusqu’au lit d’où elle enleva violement des oreilles le casque qu’elle balança avec le baladeur pendu au bout du fil, à l’autre bout de la pièce. Son geste fut ponctué d’un « t’es malade ! » de la propriétaire du sacrosaint objet, qui se leva immédiatement.

« Est-ce que tu te fous royalement de ma gueule ou t’es juste suicidaire ? » s’exclama Prim, ne retenant en aucun cas sa colère contre sa jeune cousine.

On m'a toujours que la famille était ce qu'il y avait de plus important C'est ces personnes sur qui on peut compter en cas de coup dur. Ces même personnes qui nous soutiendront quoi qu'on fasse. Vu la famille que j'avais, je n'étais pas de cette avis. Lorsqu'on regarde ma cousine on voit bien qu'elle et moi on a rien en commun. Elle est coincée et passe son temps à travailler ou à faire je ne sais quoi. Elle est trop sage et c'est typiquement le genre de fille que je ne supporte pas. Certes je suis le stéréotype même de la fille garce arrogante et prétentieuse, mais au moins j'ai ma personnalité. Alors, ouais, j'avais du mal à me dire que cette fille qui venait d'entrée dans ma chambre comme une furie, était ma cousine.

Elle m'avait laissé une liste de tâche à faire notamment faire démarrer la machine à laver, ranger la pile de vêtements qui trônait à côté de la table à repasser, passer un coup d'aspirateur dans le salon et même repasser les derniers vêtements qui se trouvaient sur l’étendage. N'étant pas d'humeur à faire ça, décrétant que ce n'était pas mon boulot, je n'avais absolument rien fait. Lorsque Primrose entra dans la chambre, j'écoutais de la musique avec le nouveau casque et le nouveau I-pod qu'on m'avait offert. Je lisais un magazine de mode en même. Lorsque je sentais qu'on m'enlevais mon casque, je n'eus pas le temps de réagir. Lui balançant un "t'es malade", j'écoutais ce qu'elle avait à me dire. En la regardant, j'avais envie que d'une chose: exploser de rire. Je me retiens et m'assis en tailleur sur mon lit. Je lui répondis sur un ton super calme qui avait le don d'énervé encore plus les gens:

« Mais t'as cru quoi? Que j'étais ta boniche? J'suis désolé mais je suis en vacances et qui dit "vacances" dit "repos"... » Je lui souris. Le genre de sourire tellement pas sincère que ça se repère à des kilomètres à la ronde. Je continua de la regarder puis lui dit sur un ton froid: « Maintenant, tu peux sortir, tu connais la sortie, je n'ai pas besoin de t'accompagner? En sortant tu peux me ramasser mon I-pod que t'as balancer et fermer la porte... »

Je savais qu'on allait pas en rester là. Je savais que la façon dont je lui avais parlé allait la mettre encore plus en rogne. Je savais que j'étais véritablement une garce avec elle. Et franchement? J'adorais ça. Dans ce trou paumé, il fallait bien que je trouve une occupation. Et la meilleure activité que j'avais pu trouver était de pousser Primrose à bout. Je savais que ça marcherait et au fond, je jubilais.

Primrose et Ana-Sophia

I'm not angry, but if I see you and i've got a gun...You better run bitch.

« Maintenant, tu peux sortir, tu connais la sortie, je n'ai pas besoin de t'accompagner ? En sortant tu peux ramasser mon iPod que t'as balancée et fermer la porte... »
Et voilà que la Princesse avait aussi sorti ses griffes. Cependant, elle n’avait pas l’air aussi féroce qu’on pouvait le croire et pour une personne aussi expérimentée que Prim dans le subtil art de mener son monde à la baguette. La brune ne dit rien face au réquisitoire de sa cadette, se contentant d’arquer un sourcil, les mains posées sur les hanches. Elle voulait des vacances la p’tite ? Oh ça elle allait en avoir ! Prim lui promettait un dépaysement total, même !

Sans dire un mot, Primrose ramassa le baladeur tombé près de la fenêtre qui donnait sur la piscine. Puis alors que la demoiselle était de nouveau plongée dans son magazine, Primrose ouvrit la lucarne et y jeta nonchalamment l’engin et le casque. Lorsqu’elle entendit le plouf significatif à la chute de son IPOD dans la piscine, Ana se leva immédiatement. Prim eu de nouveau droit à un « mais t’es malade », qu’elle ponctua par un sourire. Si Ana pensait qu’elle pouvait faire sa loi dans la maison même de son aînée, elle se mettait le doigt dans l’œil bien profondément.

« T’es peut-être pas ma boniche, mais si tu veux garder toutes tes affaires en un seul morceau jusqu’à ce que toi et ton petit cul de gamine princesse et mal lunée repartirent d’où ils viennent, tu ferais mieux de m’écouter et faire ce que je dis. Sur ceux, bonne vacance. »

Primrose ponctua son monologue par un signe de la main et partit en claquant la porte. Ana avait beau se la jouer badass, elle ne savait pas à qui elle avait à faire. Et ça Prim comptait bien lui montrer.
Alors que la demoiselle s’était installée dans le salon pour lire un livre, elle entendit un bruit étrange. Pensant que ce n’était qu’un accident, elle n’y tint pas rigueur et se replongea avec délice dans les études passionnantes du Docteur Sigmund Freud. Ce ne fut que lorsqu’un second bruit du même calibre que le premier, qu’elle releva ma tête, intriguée par ce qu’il se tramait dans la cuisine. Ce ne fut qu’aux troisièmes et quatrièmes bruits simultanés qu’elle se leva et se dirigea d’un pas rapide dans la cuisine. Le spectacle qu’elle y découvrit, la laissa à la fois perplexe et outrée. Ana, la vaisselle sale à la main, qui la jetaient par terre comme si de rien n’était.

« Mais t’es malade ! »

Dans un sourire satisfait, Ana-Sophia lui répondit, qu’elle mettait elle aussi la main à la pâte. La guerre ne fait que commencer et apparemment, la maison Fawkes à l’air d’y être un champ de bataille très intéressant.