(LIBRE) WHAT IF

Il est minuit et quelques, et je suis là toute seule, dans cette forêt. Enfin, je suis au bord de la route. Laissez moi vous expliquer. Je suis allée passer trois jours chez ma cousine, qui habite à une centaine de kilomètres. J'avais fermé le café pour l'occasion. Je suis partie parce que j'avais besoin de m'éloigner quelques jours de Hanson Bay et de tous les problèmes que j'ai dans cette ville actuellement. J'ai bien rigolé avec elle, j'y ai aussi confié mes derniers petits secrets. J'y ai parlé de tout. Bref, il était temps pour moi d'être raisonnable et me décider à rentrer chez moi. Oui, Hanson Bay me manque toujours très rapidement. La ville et surtout ses habitants. Sachant que j'ai passé les trois jours à bassiner ma sœur sur mon amour plein de rebondissement, il fallait que je le retrouve. Je ne lui avais pas dit que j'étais partie, en même temps, il n'a pas trop essayé de prendre de mes nouvelles depuis l'autre jour, bref ! Après le dîner j'ai décidé de tailler la route, il était un peu plus de vingt-deux heures. Il me fallait environ une heure, de route, en y allant tranquillement. Ce que je faisais. Je suis une fille et même si j'aime les voitures et la vitesse je préfère quand c'est quelqu'un de plus fiable que moi au volant, comme un homme. En général ils ont un sens plus développé que nous pour ce genre de choses. Bref, je roulais. J'ai roulé tranquillement, sans problèmes particulier. J'avais mis la musique, et je chantais, enfin fredonnait doucement sur les tubes de Beyoncé et Britney Spears, pour m'amuser, pour éviter de trop penser. Conduire seule, amène à réfléchir, si si. Puis petit à petit, ma voiture commençait à ralentir toute seule. Je ne comprenais rien, jusqu'à ce que carrément elle fasse un bruit énorme, avant de s'arrêter net. « Oh non … » dis-je en soupirant. Ça m'énervait que cela arrive. Rien à faire elle ne redémarrait pas. Pourtant j'étais quasiment arrivé à Hanson Bay, seulement je suis en dehors de la ville, garée au bord de la route d'un bois en pleine nuit noire. Je sors alors mon portable et évidemment, ça ne passe pas dans les bois. Je suis destinée à passer la nuit ici. Je décidais alors de rentrer dans ma voiture sagement, d'éteindre les phares, et fermer la porte.

Il est minuit et quelques, la nuit noire absorbe Hanson Bay et cela fait une heure et demie que je tourne en ville avec ma voiture. Les semaines qui viennent de s’écoulés ont été particulièrement éprouvante et il n’y a que lorsque je suis au volant de ma voiture que j’arrive à mettre mes idées en place. Alors je tourne en rond dans la ville comme ça juste pour le plaisir. Je pense à Juliet et à notre bébé, cette idée me fait encore frissonner. Mais je pense également beaucoup à cette nuit que l’on a passé en prison Abby, Ezrà, Juliet et moi. J’avoue que je n’ai pas été très diplomatique ou très sympathique ce soir-là. Comme toujours, je me suis laisser emporté par ma colère et bizarrement ce n’est pas la dispute avec Juliet qui me perturbe le plus, mais celle avec mon petit frère. Enfin c’est un peu les deux mélangé au final, car j’ai l’étrange impression qu’elle lui a confié beaucoup de chose qui l’ont amené à me détester au fond et je ne supporte pas ça. Qu’ils soient amis je m’en fiche, mais que Juliet parle de moi ainsi à mon frère cela ne me plaît pas vraiment. La famille passe avant tout chez moi et cette discussion en prison m’empêche de dormir depuis quelques jours en plus de cette histoire de bébé. Enfin. Alors que j’entamais mon troisième tour de la ville, je décide de me diriger vers la forêt histoire d’aller un peu plus loin, voir même de sortir de la ville. L’idée de fuir me traverse l’esprit. Ne serait-ce que quelques jours. Perdu dans mes pensées, j’appuie sur l’accélérateur, libérant la vitesse qui ce cache sous mon capot. Et alors que je m’élançais dans une ligne droite, une voiture garée sur le bas côté attire mon regard. De loin, je ne suis pas sûr de moi. Je décide tout de même de ralentir pour voir de quoi il s’agit et alors que je suis tout près je suis persuadé de reconnaître la voiture de Juliet. Intrigué je me gare juste devant et alors que je sors de ma voiture, une jolie brunette fait de même de son côté et un léger sourire s’affiche sur mon visage lorsque je me rends compte qu’il s’agit bien de Juliet. Malgré tout je n’oublie pas toutes les réflexions qui m’absorbait il y a encore quelques minutes. « Juliet ? Qu’est-ce que tu fais ici à cette heure-ci ? » lui demandais-je légèrement inquiet tout de même.

Seule dans ma voiture, dans le noir, je commençais à m'impatienter. Je me disais que j'allais très certainement finir la nuit ici toute seule. C'est à la fois reposant, ce silence, mais aussi stressant. J'ai l'impression de trop m'entendre penser. Puis dans cette forêt, ce n'est pas ce qu'il y a de plus rassurant. Parfois je sursaute doucement, en attendant certains bruits. Probablement des cerfs, ou des lièvres, bref les habitants de la forêt. Je supposais que j'allais devoir m'endormir ici. Puis des phares. Je vois une voiture passer, qui finalement recule pour se mettre devant la mienne. Au début, je soupire, quelque peu inquiète. Même s'il ne me fallut qu'une seconde, un déclic pour reconnaître la voiture de l'homme de ma vie. Cette voiture je la connais très bien, j'en ai passé de nombreux et beaux moments dedans, comme des plus tendus. Quand je vis Ryan, je soupirais de nouveau, mais de réel soulagement. Je sortis alors moi aussi de ma voiture, pour aller me poser devant lui, qui me souriait, ce qui me faisait sourire, en vue des derniers événements. « Je suis tellement contente que ce soit toi. » lui dis-je en lui souriant moi aussi, avant de me rapprocher de lui encore un peu. Je sentais que cette soirée se passerait bien vu le sourire qu'il me fait. Je pense qu'on aura besoin de discuter. Puis je le voyais assez inquiet ce qui me faisait légèrement sourire aussi. J'aime tellement son côté si protecteur avec moi, je me sens tellement en sécurité ici avec lui. Il me demandait ce que je faisais ici. « Je rentrais de chez une amie, qui habite à une centaine de kilomètres et bam voici ma voiture qui fait des caprices. », je le regardais dans ses beaux yeux, même si je ne le voyais qu'avec les lueurs des phares. « J'ai essayé de t'appeler plusieurs fois mais j'ai jamais réussi à te joindre, mauvais réseau. » lui avouais-je toujours en souriant. C'était la vérité en plus, il pouvait vérifier mon téléphone s'il voulait. « Mais te voilà, qui surgit de nulle part pour venir mer chercher … ». J'étais juste face à lui, glissant mes mains assez fraîches sous sa veste. J'avais tellement envie de l'embrasser, si seulement j'osais ce soir. Je ne voulais pas qu'il pense que je profite de la situation, même si en réalité, c'est un peu le cas.

C’était assez incroyable tout de même, de tomber sur Juliet ici, au milieu de cette forêt, en pleine nuit. A croire que c’était le destin. Je ne l’ai pas revu depuis notre nuit en prison et pourtant je n’avais cessé de penser à elle, en particulier ce soir et me voilà désormais face à elle. Rapidement elle m’explique que sa voiture lui faisait des caprices et qu’elle avait cherché à me joindre plusieurs fois sans aucun succès. En même temps cela ne m’étonne pas, on ce trouve au milieu de nul part. Une chose me rassure, elle n’as pas l’air de m’en vouloir. Parce qu’il faut avoué qu’en prison je n’ai pas été très calme et sympathique et que depuis je n’ai pas cherché à prendre de ses nouvelles. Rapidement, elle ce rapproche de moi et passe ses mains sous ma veste, ce qui me fait frissonner. « Ca fait des heures que je tourne en ville, j’ai bien fait de changer de chemin » lui dis-je alors. Je n’ai pas honte de lui avouer cela, elle me connaît par cœur et elle va comprendre que je pense à tout et surtout à nous dans cette voiture. Finalement je passe une main dans ses cheveux et dépose un baiser sur son front avant de me détacher d’elle et de me rapprocher de sa voiture. J’ouvre rapidement le capot, mais il fait trop noir pour que je puisse y voir quoique ce soit. « Je crois qu’il va falloir attendre qu’il fasse jour pour que je puisse faire quelque chose. Je te ramène et je reviendrais demain, d’accord ? » Ce n’est pas vraiment top de laisser sa voiture au milieu de nul part, mais on n’a pas vraiment le choix. Je ne vais pas m’amuser à bidouiller dans le noir.

Lorsque je me retourne, elle est appuyée sur ma voiture, les bras croisés autour de sa poitrine et me fixe. J’hausse les sourcils et me rapproche un peu plus d’elle. « Qu’est-ce qui y a ? » lui demandais-je alors, craignant déjà une nouvelle dispute. En fait, je sais déjà ce qu’elle va me dire. Que je l’ai encore repoussé alors qu’elle était en train de me faire un câlin ou quelque chose qui y ressemble étrangement. Je sais qu’il va falloir que je justifie mon comportement de notre séjour en prison et qu’elle va me demander pourquoi j’arpentais la ville en voiture. Je m’attends à tout cela, mais elle reste étrangement silencieuse. « Va-y Juliet, parle moi. »

Ryan est là, il me sourit. « Oui, tu as du sentir que j'étais là » lui dis-je en souriant de nouveau. Alors que j'essayais de me rapprocher de lui, le voici qu'il m'embrasse sur le front et me laisse. Je fis une petite moue, mais ne disais rien. Puisque de toutes façons, il allait regarder ma voiture, avant de me dire que ce soir il n'y avait rien à faire, ce dont je me doutais totalement. Et me proposait de me ramener. Je fis oui de la tête. De toute façon je n'avais pas le choix. Puis il ne me laisserait jamais toute seule ici, enfin je ne pense pas. J'espérais qu'il n'allait pas juste me ramener, qu'on allait passer un petit moment tous les deux, mais je ne disais rien, je ne voulais être déçue s'il me disait non. J'allais alors l'attendre devant sa voiture. Je le regardais de loin, je pensais à plein de choses. Toutes ces choses que j'ai essayé d'oublier ces quelques jours, mais dont je n'ai pas réussi. J'avais tellement parlé de lui à mon amie, qu'elle n'en pouvait plus, et m'a dit de vite aller le retrouver. « J'étais en route pour chez toi, je sais que ça faisait tard mais j'avais envie de te voir. » lui avouais-je en lui souriant légèrement. Et j'étais sincère.

C'est vrai que contre sa voiture, je paraissais assez mécontente, enfin ce n'était pas du tout le cas. Je le voyais se rapprocher de moi. Et me demande de lui parler. J'avais pas envie de me disputer ce soir, vraiment pas. « En réalité, je m'en veux beaucoup pour tout ce qui s'est passé … ». Je me sens coupable, c'est à cause de moi que tout a commencé au Cargo et c'est en partie à cause de moi qu'il s'est disputé avec son frère. « Mais cette nuit là, j'ai eu peur de te perdre encore une fois. » lui avouais-je aussi. Je le regardais en lui souriant, toujours contre sa voiture. Je n'avais pas eu peur de lui en prison, je comprenais sa colère, et je savais qu'il était blessé de se retrouver là bas, et moi aussi. J'ai vécu la prison avec lui, quand il y était, même si je n'étais pas dans la cellule avec lui. Je le regardais avant d'aller fermer ma voiture à clé, et entrer dans la sienne.

D’un côté, j’aurais aimé pouvoir faire redémarrer sa voiture pour qu’elle puisse repartir de son côté et pour que je puisse continuer mes réflexions et repenser à ma fuite. Mais lorsqu’elle m’avoue qu’elle était en route pour chez moi, je ne peu m’empêcher de penser qu’en réalité, je veux passer cette fin de nuit avec elle. Et alors que je la trouvais bizarre, elle finit par reparler de cette nuit en prison, pour me dire qu’elle s’en voulait pour tout ce qui c’est passé et qu’elle avait eu peur de me perdre ce soir-là. Un instant, je pense de nouveau à cette nuit qui avait été horrible. Je m’étais retrouver en prison, je me suis pris la tête avec mon frère d’une façon assez violente. L’une des pires nuits de ma vie. « Je ne voulais pas m’énerver comme ça, mais je n’ai pas supporté de me retrouver là-bas. » lui dis-je en baissant légèrement la tête. Je me souviens que ce soir-là j’avais eu envie de frapper tout et n’importe quoi et au final mon petit frère y compris. Pas vraiment la meilleure des images à donner à Juliet. Je n’avais vraiment pas eu le meilleur des comportements, mais franchement les sujets abordés n’ont vraiment pas été les meilleurs. « Et je suis désolé que t’es dû assister à cette dispute avec Ezrà. C’était pas vraiment le moment, mais apparemment il m’en veut depuis longtemps. » finis-je par dire repensant une nouvelle fois à toute la rage dont mon frère a fait preuve à mon égard.

Elle finit par aller fermer sa voiture pour ensuite aller s’installer dans la mienne. Je la suivis de près et me mis au volant. Rapidement je démarre et continue tout droit, j’ai pas envie de rentrer à Hanson Bay, pas tout de suite. « Ca te dérange si je tourne encore un peu ? » finis-je par lui demander tout de même. J’ai pas envie qu’elle croit que je la kidnappe ou je sais pas quoi. Après de longues minutes de silence, je sens sa main ce poser sur la mienne et je finis par lui dire « Je voulais pas que tu me vois flipper comme ça. » L’espace d’un instant, je croise son regard et me concentre de nouveau sur la route en silence.

« Il avait bu, tu sais que ton frère t'adore. » lui répondis-je en souriant, je voulais le rassurer. C'est vrai que je ne les avais jamais vus aussi énervés l'un contre l'autre, mais je ne leur en veux pas. La soirée avait été difficile. « Cette nuit a été difficile pour nous quatre. Ça m'a rappelé de mauvais souvenirs. » répondis-je. Je faisais évidemment allusion à tout ce temps où je le regardais derrière la vitre, j'en avais mal au cœur. Mais il avait été gentil quand même, et il ne s'en rendait pas tellement compte. « Tu étais énervé et blessé, c'est normal que tu aies un peu pété les plombs. Mais tu étais loin d'être le seul fautif. ». Personnellement, je m'en veux pour ce qui s'est passé au Cargo, mais je ne pense pas avoir enfoncé Ryan. D'accord plusieurs fois, je lui ai parlé un peu durement, mais c'était pour le calmer et le secouer, pas pour le rabaisser ou lui faire des reproches. J'avais vraiment peur ce soir là. Je voyais tous ces flics le surveiller.

Nous étions alors dans la voiture, il commençait à rouler, et me demandait s'il pouvait continuer à rouler un petit peu. « Non, j'aime être dans cette voiture, avec toi. » avouais-je regardant le paysage plutôt sombre à travers la vitre. Si il y a bien un endroit où je me sens bien, c'est dans cette voiture. Je me mis à rire doucement, dans mes souvenirs avec Ryan. Je le voyais qu'il me regardait d'une façon assez interrogative, il devait se demander pourquoi je riais. « C'est rien, c'est juste que je repense à quand j'ai voulu conduire ta voiture, tu ne voulais pas mais j'insistais, et tu m'as laissée faire. Tu faisais que te moquer de moi, mais c'était un beau moment tous les deux. ». C'était un des nombreux souvenirs heureux qu'on a tous les deux. Même si on s'était un peu chamaillé, parce qu'il n'aime pas qu'on touche à sa voiture. Puis on avait ri, avant de … faire l'amour, si si. Mais ça je ne lui rappelais pas, il s'en souviendra tout seul, s'il se souvient de ça. Il m'avoua ensuite, qu'il ne voulait pas que je le vois flipper. Je posais ma main sur la sienne tout en l'écoutant. « Pourquoi ? Tu ne dois pas avoir honte d'avoir peur, surtout pas avec moi. » lui dis-je pour le rassurer. Puis c'est vrai, je ne le jugerai jamais parce qu'il a peur. Ça n'arrive pas souvent, il en faut beaucoup pour l'effrayer, je sais que la prison, et le bébé lui font très peur mais c'est compréhensible. Je décidais de me mettre contre lui, la tête sur son épaule. Je ne voulais pas le gêner pendant qu'il conduisait, mais je me sentais bien. Je regardais la route devant moi, avec lui. Comme je l'ai toujours fait, à ma place.

Il paraissait obligatoire et après tout normal que l’on revienne sur ce qui c’est passé lors de cette fameuse nuit où nous nous sommes retrouver derrière les barreaux. Juliet tente de me rassurer en me disant que mon frère m’adore et j’hausse simplement les épaules. « Je sais pas ce que tu raconte à mon frère, mais je le connais et là il était plus que remonter contre moi ! Que vous soyez amis je m’en fiche, mais que vous me cassez du sucre sur le dos j’apprécie pas réellement. » finis-je par lui avouer. Déjà qu’en réalité, j’ai un peu de mal à voir qu’Ezrà soit aussi proche de Juliet, alors si en plus j’apprends que les deux s’amusent à me taper dessus quand je suis pas là, cela devient beaucoup moins drôle. Mais rapidement elle revient sur le sujet « prison » et m’avoue que cette nuit avait été dur pour tout le monde et surtout pour elle parce que cela lui avait rappelé de mauvais souvenir et je ne peux m’empêcher de soupirer. « J’en pouvais plus d’être enfermer là-dedans et puis avec cet abrutit qui ne cessait de faire des remarques. » avouais-je pour tenter une nouvelle fois d’expliquer mon comportement. Au final, on abandonne le sujet et monte dans ma voiture. Je voudrais faire demi-tour, mais au final je décide de continuer de conduire quelque peu, elle m’avoue que cela ne la dérange pas.

Alors que je me concentre sur ma conduite, je l’entends rire à mes côtés. Intrigué je pose rapidement les yeux sur elle et elle finis par me dire qu’elle venait de repenser au moment où elle avait voulu conduire ma voiture et où je m’étais moqué d’elle parce qu’elle n’y arrivait pas. « Tu c’est que t’es la seule personne que j’ai autorisé à conduire cette voiture, enfin tout du moins tenté. » lui dis-je en riant. Ma voiture, c’est mon bébé et je n’aime pas voir quelqu’un d’autre au volant de mon petit bijou. J’avais fait une exception pour elle et surtout parce que je suis incapable de lui dire non ou tout du moins à l’époque j’étais incapable de lui dire non. « Et puis ca c’est plutôt bien fini tout ça » lui dis-je d’un air plus ou moins coquin, en me souvenant qu’après tout cela nous avions fini à l’arrière de cette voiture à faire des choses pas très catholique. Au final, le silence retombe entre nous pendant un long moment avant que je finisse par lui dire que je voulais pas qu’elle me voit flipper comme j’ai pu le faire la dernière fois. De suite, elle pose sa main sur la mienne et me rassure en disant que je devrais pas me cacher devant elle. Une nouvelle fois je rumine, je repense à tout ce qui me tracassait avant que je croise sa route ce soir. Finalement, je m’arrête sur le bas côté et plante mon regard dans le sien. « Parce que je suis censé être celui qui te protège tu comprends ? Je sais c’est macho comme pensé, mais c’est comme ça et je veux pas que tu te dises que je suis pas capable d’avoir des responsabilités. » finis-je par lui dire avant de poser ma tête contre le volant, je sens sa main ce poser sur mon dos. Je me suis jamais réellement ouvert à elle, mais je crois que ce soir c’est en quelque sorte le moment propice. « Toute cette histoire de paternité etc. Ca me fait flipper, vraiment. Je sais pas quoi faire, je sais pas comment gérer ça. Tu dois te croire que je te repousse, mais j’arrête pas de penser à tout ça, ça m’empêche de dormir et ça me rends dingue. »

« Tu crois vraiment que je peux dire du mal de toi ? » lui demandais-je assez vexée de ce qu'il venait de dire. Moi qui l'aime plus que tout au monde, je ne dirai jamais rien de méchant sur lui. « Tu sais, je ne lui ai jamais rien dit, que je ne t'ai pas dit à toi. C'est la seule personne qui nous aime assez tous les deux. Je lui ai fait part de mes doutes, surtout sur moi et voilà. » lui avouais-je, et j'étais totalement sincère. Je lui souriais doucement quand même, je pouvais comprendre qu'il était vexé. Ça me faisait de la peine de lui avoir fait du mal, c'est à cause de moi qu'il était allé en prison. « Mais, c'est pas à lui que tu dois en vouloir, c'est à cause de moi que tu t'es retrouvé là … » lui dis-je essayant d'éviter son regard. J'essayais de m'excuser, ce que je n'avais pas fait avant. Je n'en avais pas eu l'occasion. « Je sais, que je suis énervante, mais je supporte pas de voir une fille qui te touche. » lui dis-je en le regardant cette fois ci mais timidement. « Une autre fille a déjà réussi à se faire aimer de toi, j'ai pas envie que ça recommence … ». J'avais évidemment fait allusion à Vithanie. Je ne sais pas s'il lui a déjà parlé. Mais je ne m'engagerai pas sur ce sujet, trop de complications. Je voulais juste profiter d'être avec lui ce soir. En plus on discutait tous les deux tranquillement, comme on le faisait avant.

On avait eu un petit moment de nostalgie, en parlant d'une anecdote ensemble, sur cette voiture. Je souriais lorsqu'il m'avoua que j'étais la seule à qui il a dit oui. Ce qui me faisait vraiment plaisir. C'est vrai qu'avant, je lui faisais dire oui facilement, parfois j'en profitais. Mais pour des petites choses gentilles, jamais méchamment, ou pour des choses importantes. Puis les choses importantes arrivées, tellement importantes que Ryan s'arrêta. Habituellement il parle en roulant, là il s'arrête et me regarde. Il me fait fondre. Surtout qu'il s'ouvre à moi, comme il ne l'avait pas fait depuis très longtemps. Il m'avoua assez facilement qu'il était terrifié à l'idée de devenir père. « J'ai vraiment peur moi aussi. On est pas ensemble, bientôt je vais être énorme tu me regarderas même plus … mais c'est vrai que ça me blesse que tu me repousses parfois, mais j'abandonnerai pas. ». Moi aussi, je faisais preuve de courage. Parfois, je suis capricieuse et très jalouse, mais je suis assez fragile, et il y a longtemps que je ne lui avais pas fait part de mes craintes comme aujourd'hui. J'allais ensuite, m'installer à l'arrière, sans aucune idée en tête. Même si en quelques mouvements, j'avais réussi à le faire venir avec moi. C'était plus facile pour lui parler, plus confortable. « J'ai tellement besoin de toi … » lui avouais-je en lui souriant encore une fois timidement. Il y avait longtemps que je ne lui avais pas dit ça. Et il le sait que j'ai besoin de lui. J'en peux plus d'être loin de lui tout le temps, même si en ce moment on se revoit beaucoup, il ne se passe pas toujours les bonnes choses. « Qu'est ce que tu attends pour m'embrasser aussi ? » lui demandais-je avec un air malicieux, pour détendre l'atmosphère. Je ne savais pas s'il allait le faire. Il y a longtemps qu'il ne l'a pas fait, pas depuis l'autre nuit. Je ne l'embrassais pas mais je me rapprochais de lui doucement.

« De toute façon, ce n’est pas quelque chose que je dois régler avec toi, mais avec Ezrà. Histoire de famille. » finis-je par lui dire pour couper court à la discussion qui était en train de ce profiler. Cette nuit avait chamboulé tout le monde, on c’était tous foutu sur la gueule, a jouer a celui qui gueulera le plus fort ou qui sortira le plus de dossier. Il faut avouer que mon très cher petit frère a gagné haut la main sur ce coup-là. Première fois qu’il me fait un coup comme ça tout de même. Et on avait remis ça le lendemain puisque notre mère a été au courant de notre courte visite en prison et nous a fait la morale comme a des gamins de quatre ans. Il nous en aura pas fallut plus pour recommencer à ce hurler dessus. Enfin. Je préfère ne pas continuer là-dessus. Un problème à la fois ce soir. Elle finit par me dire qu’elle ne supportait pas qu’une fille m’approche et je ne peu m’empêcher de soupirer. « On va pas revenir là-dessus Juliet, tu sais ce que j’en pense. Je sais que quoique je dise ça ne changera rien, mais la jalousie exagérée va falloir arrêter. Ca nous a envoyé en tôle, je pense que ça suffit maintenant. » finis-je par lui dire. Je ne voulais pas être méchant en aucun cas, mais je préfère être direct, pour être sûr qu’elle comprenne bien pour une fois. Au final elle me reparle de Vithanie. « Y a bien un autre homme qui a réussi à se faire aimer de toi aussi… » répondis-je simplement. J’avais beau rien dire constamment, je n’en pensais pas moins. J’avais l’impression qu’elle s’affichait tout le temps avec cet abrutit. Je les voyais de partout ensemble et ça me rendais dingue. Enfin.

Finalement après un instant de nostalgie, je finis par m’arrêter au bord de la route. C’est con, mais pour lui parler j’ai besoin de la regarder et je ne peux pas vraiment faire tout ça en conduisant. Après un instant, elle finit par m’entraîner à l’arrière avec elle et voilà que l’on ce parle à cœur ouvert. Cela faisait bien longtemps que ça nous était pas arrivé. On était comme couper du monde ici. Rien ne pourra venir nous déranger ici. Elle finie par m’avouer qu’elle a peur elle aussi et lorsqu’elle me dit qu’elle va finir par devenir énorme, je ne peu m’empêcher de rire. « Je suis sûr que même quand tu seras enceinte jusqu’aux yeux tu seras toujours aussi belle. » dis-je en souriant. Après tout il faut avouer que les femmes enceinte sont toujours rayonnante même si ce ne doit pas être le cas tout les jours et puis franchement je m’en fiche quelque peu. Elle finit par me dire qu’elle a besoin de moi et je l’emprisonne dans mes bras. « Et je suis là maintenant. » lui murmurais-je doucement. Et voilà qu’elle veut que je l’embrasse, ça demande me fait rire et je me décale légèrement pour plonger mon regard dans le sien. Je pose mon front contre le sien et dépose une main sur sa joue. « Tu sais que… Quoiqu’il arrive, même si je doute en ce moment, je serais le père de ton bébé et toujours l’homme de ta vie. » lui dis-je doucement avant de l’embrasser tendrement.

« Je tenais à lui, mais je ne l'aimais pas. Enfin c'est du passé maintenant. ». J'avoue que sur ce point, il avait bien rétorqué. Je lui avais fait une remarque, alors que j'avais fait la même chose. Je crois qu'on a tous les deux essayé de s'oublier mais sans succès bien entendu. Je revenais sur cette histoire de jalousie. « Mais je te promets de faire des efforts. » lui dis-je. J'étais sincère, je ferai des efforts, même si ça prendra du temps. J'ai confiance en lui, totalement, c'est des filles que je me méfie. Je sais ce que c'est que d'être attirée par lui, et je sais tout ce qu'on peut faire pour lui. Enfin bref, je ne continuais pas sur ce sujet.

J'avais réussi à faire venir Ryan à l'arrière de la voiture avec moi. Bon il ne s'était pas tropfait prier. Il était là près de moi. Je le regardais, je ne faisais que ça quasiment. Je lui donnai un petit coup sur le bras lorsqu'il rigola, après qu'il aie entendu mes craintes en ce qui concerne les transformations futures de mon corps. Mais je ne lui ai pas fait mal, c'était pour m'amuser. Il y avait longtemps aussi qu'on ne s'était pas taquiné comme ça. Je me souviens qu'on passait notre temps à rire et à se chercher. On se chamaillait aussi souvent. On se disputait pas vraiment, mais on voulait toujours avoir raison, et gagner. Mais on finissait toujours par rire de tout. Je lui faisais des grands yeux lorsqu'il me prit dans ses bras. Il m'avait rassuré en me disant que je serai toujours belle, et qu'il était là. Je me laissais faire, il était tellement adorable. Je relevais un petit peu mon tee-shirt pour lui montrer mon ventre. « C'est pour ça que je voulais venir chez toi. », je n'étais pas encore grosse, mais mon ventre s'était légèrement arrondi, et je voulais lui montrer en premier. Bon l'amie chez qui j'étais l'a vu, mais ce n'était pas fait exprès. Il ria de nouveau lorsque je lui demandais de m'embrasser. J'eu la jolie surprise qu'il le fasse. Je me mordais les lèvres doucement, lorsqu'il colla son front au mien et me regardait en me disant des belles choses. Il me disait qu'il sera le père de ce bébé, et qu'il sera toujours l'homme de ma vie. Lorsqu'il m'embrassa, je ne pu m'empêcher de faire de même. J'adore être ici avec lui, à l'embrasser. « Y a longtemps qu'on a pas été aussi proches, ça me manquait. » lui dis-je en en le regardant, me blottissant contre lui. Et de l'embrasser de nouveau, passant ma main dans ses cheveux. C'était tendre, langoureux, et quelque peu fougueux quand même. Comme ça l'a toujours été entre lui et moi.