À l'envers à l'endroit. (feat Sasha)

Un dernier coup d’œil sur sa montre et Roman libère ses étudiant, enfin ce n'était pas trop tôt. Une vraie journée de merde, il avait déjà loupé son réveil hier et il a fallu qu'il recommence aujourd'hui, il a donc du faire des magouilles pour ne pas que ça se sache et il a gardé ses élèves une heure de plus. Ce n'est pas contre eux non, mais bon, c'est de sa faute quand même, ils ont le droit de lui en vouloir. Bref, il est dix-neuf heures trente quand Roman quitte enfin la faculté, cigarette en bouche, portable tenu contre son oreille par son épaule. Un vrai travail d'équilibriste pour fumer, appeler quelqu'un et ouvrir sa voiture sans renverser son sac. Il est temps que l'anglais rentrer chez lui, qu'il prenne une bonne douche et qu'il aille faire un tour au bar, bien entendu qu'il a le droit, on est vendredi alors le vendredi tout est permit. Bref, une trentaine de minutes plus tard il se retrouve chez lui, dans sa maison encore dans un sale état, mais c'est largement mieux qu'au début. Oui, cette maison est en pleine rénovation, il l'a acheté sur internet à un garde chasse qui quittait la ville, il n'a pas payé grand chose enfin faut dire que la maison ne vaut pas grand chose, mais pour l'anglais, elle est magnifique, elle recèle des secrets, tout comme lui. C'est un vrai combat de la remettre en forme, tous les jours il passe au moins trois heure à réparer quelque chose à détapisser, ou bien à peindre un nouveau mur. Jamais il ne s'ennuie pour le moment dans cette maison et c'est ce qui le rend heureux d'y être. Si il a quitté Londres sa ville fétiche c'est parce qu'il s'y ennuyait, il n'avait plus rien à faire là-haut si ce n'est travailler. Cela lui a fait du mal de quitter son ancienne faculté parce qu'il avait d'excellents liens avec ses collègues et ses étudiants. De plus, tous ses amis étaient à Londres, enfin, il a réussit à se faire des amis aussi ici, ce n'est pas un asocial non plus malgré le fait qu'il vive dans une maison à l'écart de la ville. Ce qui l'amuse aussi, c'est le fait de traverser des champs et une partie de la foret pour y rentrer, de nombreuses fois il a dû faire se chemin à pieds pour ne pas prendre le risque de rouler avec sa voiture, oui, alcool oblige, monsieur fait attention. C'est ce qu'il va sûrement faire ce soir, en effet il va aller au bar prendre un verre, c'est juste pour l'expression, il ne va pas boire qu'un seul verre. Arrivé chez lui, Roman se décide à aller prendre une douche, qui s'avère être froide, merci les panneaux solaires. Une bonne vingtaine de minutes après, il se faire cuire deux œufs sur le plats qu'il mange rapidement accompagnés d'une bonne bière. c’est seulement après qu'il se décide à s'en aller, à pieds, les mains dans les poches, la cigarette en bouche. Certaines personnes pensent que c'est quelqu'un de bizarre, ils ont raison, Roman est assez bizarre dans son genre, il préfère marcher des heures dans la foret qu'en ville à regarder des boutiques. Il a un peu de mal à prendre soin de son apparence physique, sauf pour les conférences ou là, il sait se surpasser. Il n'a pas de soucis d'argent, pas du tout mais c'est juste qu'il trouve cela superficiel alors aujourd’hui il porte un jean simple noir, une chemise un peu trop ample et des converses trouées, c'est une veine pour lui parce que lorsqu'il rentrera l'herbe du champs sera trempée. Il en sourit d'avance. Bref, c'est seulement un peu avant vingt et une heure qu'il arrive en ville, il croise alors un collègue de boulot avec qui il discute un moment avant d’aller enfin s'installer au bar avec, les deux hommes passent une grande partie de la soirée à papoter autour de verres de vins et de whisky et c'est vers minuit trente que son ami l'abandonna, Roman la tête déjà un peu engourdie par l'alcool reste tout de même au bar, il sort un livre qu'il cachait dans la poche arrière de son jean et il commence à bouquiner dans son coin jusqu'à la fermeture du bar. C'est là qu'il se rend compte de la personne qui fait la fermeture, Sasha. C'est un de ces étudiants, un de ces préférés si ce n'est le préféré. Haussant un sourcil, abandonnant sa passionnante lecture Roman rejoint le jeune homme au comptoir et avec un sourire rassurant prend la parole. « Besoin d'un coup de main ? » L'anglais a toujours été très généreux et puis voir son étudiant s'occuper du tout, tout seul l'embête un peu, c'est un habitué du bar, il pourrait et doit lui donner un coup de main, c'est un peu comme si lui-même était un pilier de ce bar depuis son arrivée.

Il y a des jours comme ça où on préfèrerait ne pas avoir à se lever. Rester au fond de son lit aurait été un plaisir pour Sasha, du moins s'il n'avait pas eu ces interminables cours à supporter et le bar à tenir pour la soirée. C'est un Vendredi et comme tous les Vendredi il sait d'avance qu'il est seul à l'Espace. Greg son patron lui laisse comme toujours les clés et il se doit non seulement de faire les commandes, les boissons, le service mais aussi l'encaissement et la fermeture. Sa mère a eu la gentillesse de lui faire un sandwich avant qu'il ne reparte à l'attaque, comme elle le dit elle-même, et c'est entre deux commandes qu'il l'engloutit. De toute manière, le propriétaire n'est pas là et puis s'il ne mange pas, il tombera probablement avant les habitués. Contrairement à eux lui n'a que vingt ans et, ironie du sort, il n'a pas le droit de consommer ce qu'il vend. La majorité lui pend au nez mais n'est pas encore acquise, alors discrètement il mouille ses lèvres pour connaître le goût des boissons qu'il prépare. Il évite quand même devant les clients, même si de nombreuses fois on lui propose de lui payer un verre, ça fait mauvais genre et il ne veut pas prendre le risque de se faire pincer. Il préfère qu'on lui laisse des pourboires, après tout il a toujours moyen de piquer une bouteille à son beau-père s'il a envie de se laisser aller et puis, c'est surtout l'argent qui manque.
Petit à petit l'Espace se vide et sa jauge d'énergie diminue elle aussi. C'est comme dans les jeux vidéos, mais ça le fait sourire à moitié seulement. Sasha n'a pas envie de rentrer chez lui ce soir, il sait parfaitement que cet idiot de Carlos sera certainement rentré de son boulot minable et il le retrouvera comme toujours au milieu du salon, la tête plongée entre les jambes de sa mère. Rien ne le dégoûte plus au monde que de retrouver sa génitrice dans une position intime avec ce mexicain répugnant, néanmoins il n'a pas le choix. S'il reste dormir au bar il risque d'activer l'alarme qui appellera la police et dérangera son patron en plein milieu de la nuit… Mauvaise idée, donc.
Le jeune serveur pousse un soupir tout en essuyant un énième verre. Il jette un coup d'oeil rapide à la salle et s'aperçoit qu'elle est vide, ou presque. Il reste un client et pas des moindres, c'est son professeur d'Histoire, Mr Lewington. Il lui arrache un sourire et lui fait oublier l'espace d'un instant ses préoccupations, mais tandis que ce dernier se lève et se dirige vers lui, il revient à ses verres, faisant mine d'avoir le sort du monde entre les mains, d'être on ne peut plus occupé et d'avoir à peine remarqué sa présence. Pourquoi ? Lui-même ne le sait pas. Sa voix grave le fait sursauter tandis qu'il s'adresse à lui de la façon la plus douce possible. Un frisson lui parcoure le corps et alors qu'il s'apprête à répondre, il ne peut s'empêcher de lui lancer son plus beau sourire. Pour tout dire il ne répond pas à sa question mais il l'évite poliment. 'Oh, vous êtes encore là m-m'sieur Lewington… Vous prendrez bien un dernier verre ? Je vous l'offre. Il est bien votre bouquin ?'

L'étudiant ne répond pas à sa question, la tête légèrement penchée sur le côté Roman ne comprend pas tout de suite pourquoi, même pas tout court. Il hausse les épaules, il l'aidera sans qu'il ne lui réponde alors, ce n'est pas grave. Il y a les chaises à soulever, les tables à nettoyer, mais ça va aller vite. Il garde son sourire alors qu'il entend la voix de son étudiant. Celui-ci veut lui offrir un nouveau verre et lui demande si son livre lui plaît. « Non merci, je crois que j'ai assez bu pour ce soir Sasha. » Dit-il d'une voix des plus douce avant de s'accouder au bar, s'installant sur un tabouret, il fixe le jeune homme qui est en train de nettoyer les verres. « Pourquoi tu es tout seul à faire la fermeture ce soir ? » Cette fois c'est au tour de Roman d'éluder la question, en réalité ce livre n'était qu'un prétexte pour rester ce soir, non pas pour harceler Sasha non, mais il ne voulait pas rentrer tout de suite mais plutôt profiter de sa soirée et de sa nuit en ville. Il soupire doucement se demandant si c'était encore interdit de fumer dans les établissement publiques. Il ne veut pas s'allumer une cigarette et prendre le risque que son étudiant se fasse arrêter à cause de lui, donc son besoin de nicotine attendra. Pendant un instant il se mit à fixer;les mains du jeune homme en train de nettoyer les verres, c'est là qu'il se mit à penser à sa vaisselle, qu'il ne fait que très rarement bien qu'il n'ait pas de lave-vaisselle. Ça doit encore être le bordel dans sa cuisine, heureusement qu'il ne mange pas souvent sinon ça serait pire que tout. Roman n'est pas un bon cuisinier, faire des œufs, des pâtes, des steaks et réchauffer des plats c'est tout ce qu'il lui faut sur survivre dans l'adversité. Son ex-femme cuisinait très bien, elle lui faisait toujours de vrais repas gourmands, mais cela ne l’intéressait pas, il ne voyait pas à quoi sa servait. Enfin ce n'est pas le sujet du soir. D'un geste élégant, Roman quitte son tabouret et commence à soulever les premières chaises pour les mettre sur les tables qui sont déjà propres. « J'ai lu ta dernière copie tu sais... » Dit-il tout en essayant de faire le moindre de bruits avec les chaises, mais maladroit comme il est, il éprouve quelques difficultés, à plusieurs reprises, il manque de faire tomber des chaises par terre, mais il arrive toujours à se rattraper. « On voit que tu connais ton cours, mais... Je sais pas, il te manque des dates précises, des noms... C'est bien, j'adore lire tes copies, on voit que tu fais des études littéraires... » c’est pas comme les autres copies qu'il se tape, celles ou il n'y a que des dates et des noms, celles ou il est obligé de mettre une bonne note parce qu'il a tout ce qu'il attend, mais c'est celles qu'il déteste le plus rien parce qu'il n'y a rien de personnel dedans. « Mais je suis sur que tu vas y arriver, je crois en toi Sasha. » Cette phrase, il la lui dit en souriant et en le regardant dans les yeux tout en tenant deux chaises sur ses épaules qu'il finit par ranger et après avoir fait le tour de la salle, il revient s'installer sur son tabouret, posant ses bras sur le comptoir et sa tête sur ses bras. Roman est crevé, mais il ne veut pas rentrer, il sera seul chez lui, enfin non, il y aura son chien, mais celui-ci doit déjà être en train de ronfler sur le canapé comme tous les soirs ou Roman s'en va. Ce chien est un profiteur, quand le chat n'est pas là, les souris dansent, tout le monde le sait. Bref, Roman attend que son serveur finisse son travail, il l'aiderait bien, mais il n'y a pas tellement de place pour deux hommes et la vaisselle, de plus, il n'est pas du tout doué avec cela, il risquerait de casser un verre au lieu de le laver, il trouverait aussi tellement plus simple de jeter tous ses verres là pour ne pas les nettoyer et en acheter d'autres pour s'éviter la corvée. Les yeux à moitiés fermés, la tête posée dans ses propres bras, Roman se racle la gorge avant de prendre la parole. « Je vais te raccompagner chez toi, comme ça tu rentreras pas tout seul. » Il ne va pas le laisser tout seul jusqu'au bout parce que manifestement personne ne va venir le chercher. Roman va pouvoir un peu prendre l'air et découvrir un peu la ville la nuit.

Le laisser s'occuper des chaises, pas question, lui à ses verres et Roman les chaises, un point c'est tout. Si Sasha ne veut pas qu'il l'aide, c'est la même chose il le fera quand même, il faut qu'il apprenne que son professeur d'histoire est quelqu'un de très têtu et pas que. Il n'existe pas homme plus serviable que Roman parce qu'il est près à aider n'importe qui sans rien demander en échange, on dit de lui qu'il est trop généreux. Ce qui n'est pas faux du tout, d'ailleurs il prend parfois plus de temps à s'occuper des autres que de lui-même ce qui lui vaut parfois certaines remarques. Cependant là, il n'aide pas n'importe qui, mais un de ces étudiant qu'il apprécie le plus, Sasha, le mystérieux Sasha qui ne parle jamais de lui et qui parfois lorsqu'il prend la parole à la voix qui flanche. Roman s'est toujours dit qu'il avait des difficultés à prendre la parole à voix haute, il ne s'est jamais creusé plus la tête que cela. Roman, renifle peu élégamment dans sa manche avant de redresser son visage et de poser son menton sur ses avant-bras. « Wokay... » Dit-il simplement en parlant de l'arrangement du jeune homme avec son patron. Il n'en dira pas plus parce qu'il trouve cela révoltant même si cela ne se voit pas sur son visage à cet instant précis. Roman pense que son patron se sert de lui, parce qu'il n'y a jamais personne dans les bars les dimanches, ils vont tous dans les salons de thé, mais jamais ici, même Roman ne va pas au bar le dimanche, sauf pour des occasions spéciales. Alors voilà, son patron s'en tire très bien en laissant son plus jeune serveur faire la fermeture d'un des jours de la semaine ou il y a le plus de monde. Si Roman était un peu plus costaud, un peu plus ivre et que le patron était là, il lui collerait son poing dans la gueule pour lui faire comprendre qu'il se sert du gamin pour ses propres besoin. Oui, ce n'est pas un gamin, il doit avoir dix-neuf ans ou bien vingt, mais il n'est pas légalement majeur, il doit aussi avoir une histoire d'heures par jour à ne pas dépasser, mais bien entendu le patron ne doit pas être en règle. Un nouveau soupire s'échappe de la bouche du professeur qui enfouie sa tête entre ses bras se haïssant de vouloir redresser tous les tords du monde, même si ça en vaut la peine, il ne peut pas immiscer dans la vie de ce jeune garçon comme ça, comme une fleur alors qu'il ne ne connaît même pas. C'est juste son étudiant après tout. D'ailleurs en parlant d'études. « C'est là qu'est le problème, les dates en histoire c'est certainement le plus important, on se doit d'être précis dans tout ce que l'on dit, il faut être exigeant, je sais que c'est compliqué, mais ce n'est pas de ma faute... » Roman relève son visage vers Sasha et sourit légèrement, il ne faut pas qu'il croit que c'est contre lui, il ne veut pas le rabaisser non, jamais. Sasha c'est comme son protégé, il ne l'avantage pas par rapport aux autres, mais il s'attache à lui, il a toujours aimer ses étudiants, mais bordel, Sasha c'est différent et il ne comprend pas ce qu'il se passe et ça l'énerve de pas savoir ce qu'il se passe. « Je sais que le double cursus c'est vraiment compliqué, mais je suis persuadé que tu vas t'en sortir. J'ai confiance. » Ajoute-t-il avec une note d’optimisme pour son Sasha. Il garde son menton posé sur ses avants-bras et continue de le regarder en train de nettoyer ses verres, il ne le fixe pas non plus, le mettre mal à l'aise ne serait pas une bonne idée. Roman sait que le fixer met le jeune homme mal à l'aise et encore une fois, il met ça sur le compte de quelque chose de différent de la raison réelle, cette fois pour lui c'est parce qu'il est intimidé de se retrouver face à lui. Il baille une nouvelle fois avant que le jeune homme ne reprenne la parole en le remerciant de vouloir le raccompagner chez lui, ce qui est la moindre de choses. « Mais nan, j'suis pas fatigué, c'est qu'une impression. » Il ne l'est pas, c'est juste son corps qui l'est, donc ce n'est rien. « Oh... Mais Pour... » pas le temps de terminer sa phrase, le courant se coupe subitement dans un bruit sourd, les plombs ont sauté. La tête tendue vers l’avant, sans rien voir, Roman comprend ce qu'il se passe, Sasha quelque secondes plus tôt déposait un verre sur l'étagère, il a dut prendre peur et est tombé, embarquant avec lui des verres. Sautant de son tabouret pour passer par dessus le comptoir, Roman manque de s'étaler par terre, ce n'est pas un super héros ni un sportif au physique d'athlète, mais il passe. Il glisse à genoux et se rend compte du nombre de bouts de verres par terre. « дерьмо » Dit-il dans sa langue maternelle, l'ukrainien. Il touche alors le corps du jeune homme qu'il attire contre lui complètement pour le soulever tout en le gardant dans ses bras. Il le pose sur une chaise derrière le comptoir, il trouve celle-ci en manquant de trébucher contre. « Est-ce que ça va ? Sasha... » Sa voix est inquiète, elle tremble, il ne sait pas quoi faire, il fouille dans ses poches à la recherche de son briquet pour illuminer le visage du jeune homme et être sur qu'il va bien avant de lui demander ou se trouve les lampes de poche et les fusibles du bar.

Une coupure de courant, il ne pouvait rien se passer de pire que cela. Roman avait simplement l'attention de rester avec le jeune homme et de le raccompagner chez lui, rien de plus. Même si ce n'est pas son travail de le faire, il se sent investit d'une mission, cependant, comme l'a dit Sasha, il ne veut pas rentrer chez lui. Ça fait réfléchir lorsque l'on dit une chose pareille. Enfin au début non, personne ne veut réellement rentrer chez lui, on veut toujours faire la fête. Mais là, c'est complètement différent, Sasha ne dit jamais rien de lui, il est toujours silencieux sur sa propre personne alors l’entendre dire ça, comme ça, ça met la puce à l'oreille de Roman. Bien entendu qu'il ne devrait pas s'en mêler, mais il ne peut pas s'empêcher de le faire, parce que des tonnes de scénarios viennent dans sa tête, il s'imagine des choses horribles qui donnent la raison. Espérant que ce ne soit pas cela, fermant ses yeux avec force Roman essaye d'oublier un instant ce à quoi il pense. Il y a la coupure de courant, Sasha est blessé, il n'a pas le droit de perdre le contrôle un instant, il doit s'occuper de lui et puis ce qu'il dit, ou du moins essaye de dire, ça ne l'aide pas non plus. La peur au ventre Roman ne sait pas quoi faire, il ne songe même pas un instant à appeler les secours. Il veut une lampe de poche et remettre les fusibles. « Sasha... Reste là, il faut que je trouve une lampe de poche... Tu sais ou il y en a une ? » Putain, mais il est con Roman, le gamin est même pas foutu de dire un seul mot et lui il lui parler comme si de rien n'était. Secouant la tête sur les côtés il se décide enfin à poser ses mains sur les joues du jeune homme, réchauffant ses joues avec la paume de ses mains. « T'inquiètes, ça va aller. Je gère. » Non, il ne gère rien du tout pour le moment, mais ça ne doit pas être bien sorcier. « Bouge pas de là, y a du verre partout par terre. » N'attendant aucunes des réponses à ses questions, Roman part lui-même à la recherche d'une lampe de poche. Il sort son briquet de sa poche et frotte deux doigts dessus afin de l'allumer et avoir une petite flamme pour le guider dans sa recherche. Ses chaussures écrasent des bouts de verre et il commence à fouiller dans tous les tiroirs qu'il trouve sous ses mains. Il manque de se couper le bout des doigts sur ses coûteux et quelques secondes plus tard contre une paire de ciseau. C'est un vraie mission de guerre cette histoire. Tâtant de ses mains le contenu de tous les tiroirs. Après exactement sept tiroirs en passant des deux cotés, Roman tire une lampe de poche qu'il allume avec succès, il regarde alors par terre avant de retourner auprès du jeune garçon qui n'a toujours pas bougé. Prenant Sasha pour une chose fragile, Roman repose doucement ses mains sur lui, frottant doucement ses épaules pour qu'il sorte de sa léthargie. Il décide alors de trouver une solution pour s'occuper des blessures du jeune homme, il en a une à l'arcade, il saigne, et Roman n'aime pas du tout le sang, c'est comme la roulette de chez le dentiste, c'est la même histoire. Fronçant les sourcils, il observe la coupure, elle n'est pas si profonde que ça et elle n'aura sûrement pas besoin de points de sutures, mais d'un bon pansement, il en a chez lui. Enfin Sasha doit en avoir chez lui. Le problème c'est qu'il doit se libérer une main, alors ne réfléchissant pas trop, un met la lampe de poche dans son pantalon, laissant simplement le bout dépasser pour qu'il est assez de lumière pour s'occuper de son protégé. Casant sa langue entre ses dents se donnant un air concentré avec ses yeux plissés Roman prend un peu d'eau qu'il met sur un torchon pour s'occuper de la blessure du jeune homme. « Bouges pas... » Dit-il d'une voix grave. Il tient son menton d'une main et de l'autre, il tapote doucement sur sa blessure. Roman ne sait absolument pas si ce qu'il fait est bien ou pas pour le jeune homme, mais il essaye de se donner un air concentré et appliqué dans la tache alors qu'au final si ça se trouve, tout ce qu'il fait ça sert à rien. Enfin, il a au moins nettoyé le sang qu'il avait sur son visage ce qui est déjà une bonne chose, du moins un bon début. « Ça va aller ? » Demande-t-il en levant ses yeux vers lui ne se rendant pas un instant compte de la position dans laquelle il est et du peu de centimètres qui séparent leurs deux visages. « Faudra que tu me dises ou sont les fusibles que je m'en occupe... » Ajoute-t-il à voix basse sans pour autant bouger. Il se contente de sourire, rassurant.

Roman ne se rend absolument pas compte de ce qu'il fait vivre à son étudiant, si il savait jamais il n'aurait mit la lampe torche comme sa dans son pantalon. Il aurait trouvé un autre moyen, il l'aurait mise dans sa bouche, quoi que non, la bouche, ce n'est pas une bonne idée non plus. Bref, il quitte le jeune homme pour aller s'occuper du disjoncteur après avoir reçu des indications. Roman trouve que sasha est étrangement apeuré, après tout ce n'est que des plombs qui ont sauté. Mais ce n’est pas le problème ce qui inquiète le plus c'est le faite que le jeune homme ne veuille pas rentrer chez lui et que sa blessure n'est pas complémentent soignée. Bref, Roman s'enfonce dans le sous-sol et recherche le boîtier de contrôle de l'électricité. Il le trouve rapidement et s'occupe de régler le problème. Ce n'est pas la première fois qu'il fait ça, il a toujours eu l'habitude de tout régler tout seul alors c'est souvent lui aux soirées qui réglait les problèmes d'électricité, Roman est réellement u homme à tout faire, rien qu'à regarder sa maison. Il est en train de refaire tout lui tout seul, enfin Ewan l'aide avec la peinture et tout, mais le reste, la plomberie, Roman essaye de se débrouiller tout seul, non pas que ce soir l'argent qui manque loin de là, mais on est jamais mieux servit que par soi-même. Il remonte quelques minutes plus tard après avoir réglé le problème, la lampe poche dans la poche, il n'en a plus besoin, il se rend compte alors des dégâts par terre derrière le comptoir. Il prend un balais au passage pour nettoyer un peu tout ça pendant que la voix apeurée de Sasha emplisse l'habitacle. Les sourcils froncés, Roman termine son premier tas de verre avant de prendre la parole. « Chut... Tout va bien je suis là Sasha. » la voix de roman est plus que rassurante, il trouve ça amusant de le voir avoir peur comme ça pour lui, même si ce n'est pas drôle. Il reprend son sérieux. « Personne ne va tuer personne, je viendrais demain avant l'ouverture pour discuter avec ton patron et lui expliquer ce qu'il s'est passé et si il y a des réparations à payer, des problèmes, tout ça, je m'en charge, tu n'as pas à être comme ça Sasha tu sais. » Roman prend une légère inspiration. « Tu devrais être heureux de n'avoir rien de grave. » Il recommence à balayer tranquillement alors qu'il réfléchit à tout ce qu'il lui a dit avant ce à quoi il n'a pas pu répondre à cause de la panne de courant. Le professeur se demande si ce n'est pas une bonne idée de le prendre chez lui ce soir, qu'il se calme et surtout qu'il ne soit pas seul, il n'a vraiment pas l'air dans son assiette et peut-être que Roman pourra le remettre en forme, on ne sait jamais. Sasha serait ainsi le premier étudiant à fouler le pas de sa maison dans la foret. Il termine son nettoyage grossier avant de reposer la lampe de poche là ou il l'avait trouvé. Le professeur se remet en face de Sasha et observe la blessure d'un œil presque expert. « On va regarder ça plus proprement chez moi si tu veux. » Un immense sourire accompagne sa phrase, il l'invite implicitement à passer chez moi, espérons que le jeune homme ne refuse pas, d'ailleurs, il semble même plus heureux qu'autre chose de savoir qu'il va chez son professeur. « Prends tes affaires, ferme le bar et on y va, j'espère que tu n'as rien contre un peu de marche ! » Bah oui,il est venu à pieds et pas de taxis pour rentrer chez lui. Roman sort dehors le premier et s'allume une cigarette, il profite de cette fumée qui lui fait tant de bien, pas autant qu'un bon joint, mais tout de même, d'ailleurs, il devra faire un croix dessus ce soir avec Sasha chez lui. Personne ne sait qu'il fume régulièrement, mis à part trois de ses amis, cela ne va pas changer. « On y va. » Lance gaiement Roman alors que Sasha arrive à ses côtés, il prend directement le chemin qui mène en dehors de la ville sans un mot, il ne sait pas trop quoi dire, il n'ose pas trop lui demander pourquoi il ne veut pas rentrer chez lui, parce que tout le monde à son jardin secret. Lui a le sien, Sasha doit avoir le sien. Bref, il fume tranquillement tout en marchant et arrivé devant la lisière de la foret, il fait signe à Sasha de le suivre dans un champs pas encore fauché, c'est le raccourci de ce soir, certes il ne fait pas trop jour, mais les deux hommes peuvent se voir. « Si t'as peur, accroche-toi à moi ! » Lance Roman amusé à son étudiant, il ne se rend pas compte de ce qu'il dit, mais il ne peut pas s'en empêcher, il dit toujours ça à isaiah lorsque les deux hommes rentrent d'une soirée trop arrosée, ça finit souvent pas une fausse bagarre dans les épis de blé d'ailleurs. « On va arriver dans dix bonnes minutes. » Ajoute-t-il avant qu'ils n'entrent dans la foret cette fois.